L’École néoclassique naît de la « révolution marginaliste » dans les années 1870 et devient la principale école de pensée économique jusqu’à la crise de 1929 et l’avènement du keynésianisme. Elle redevient dominante après la stagflation des années 1970. Les néoclassiques sont parfois appelés « néolibéraux ».

Les économistes de l’école néoclassique développent une formalisation mathématique de l’économie. Leurs analyses mathématiques (la microéconomie) reprises par la plupart des économistes depuis cette époque, débouchent dans leur forme la plus aboutie sur la notion d’équilibre économique : une formalisation mathématique abstraite présentant des modèles d’économies idéales et optimales mais reposant sur des hypothèses théoriques imparfaitement vérifiées dans la réalité.

À cette époque, il semble donc que la pensée économique tente de s’écarter des sciences humaines pour s’apparenter, par les méthodes de formalisations mathématiques qu’elle utilise, aux sciences exactes.

Il s’agit généralement d’une incompréhension. On doit par exemple la notion d’équilibre général (certainement le concept le plus abstrait de la science économique) à l’économiste Léon Walras dans son ouvrage Traité d’économie politique pure (1874).

Or il convient alors de relativiser dès l’origine la finalité de ces modèles mathématiques. En effet, l’auteur, comme il l’indique dans le titre, s’attache à développer une formalisation d’une économie idéale dont il sait qu’elle ne peut pas exister (d’où l’usage du mot « pure »).

Considérant les différentes imperfections de l’économie réelle par rapport au modèle idéal, cet auteur définit un rôle à l’État. De ces considérations découlent une « politique économique appliquée » et une « économie sociale » qui divergent de l’économie pure.