Robert Sollow.png

(1924)

C’est dans le domaine de l’analyse de la croissance que Robert Solow a conquis ses galons d’économiste haut de gamme. En effet, il fut l’un des premiers à proposer une explication quantitative de la croissance, et non plus seulement qualitative comme l’avançait par exemple Schumpeter avec sa théorie de l’entrepreneur.

Si la production augmente, cela vient de l’augmentation des facteurs de production utilisés, travail et capital. Un pays « en retard » peut donc espérer brûler les étapes en investissant beaucoup :

pour Solow, la convergence entre pays inégalement développés est donc possible. Mais, en raison des rendements décroissants (ce n’est pas parce que j’ai deux ordinateurs que ma productivité va doubler), il devrait venir un moment où l’ajout d’une quantité supplémentaire de capital par tête coûte plus cher qu’il n’apporte.

Pourtant l’expérience montre que ce ralentissement inéluctable de la croissance annoncé par le raisonnement ne se produit pas. C’est à cause du progrès technique, avance Solow, progrès qui rend les équipements de plus en plus performants. Or, ce progrès, appartenant à tout le monde (« tombé du ciel », selon l’expression consacrée), n’a pas à être rémunéré, poursuit Solow, contrairement au travail et au capital.

Critiqué sur ce point, Solow a accepté l’idée que la formation pouvait être un des facteurs d’amélioration de l’efficacité du travail humain, donc de la croissance. Mais la source essentielle demeure le progrès technique, c’est-à-dire l’amélioration des connaissances, source de croissance pour tous. Il peut donc être utilisé de façon discrétionnaire pour financer des investissements collectifs, des réductions d’inégalités de revenus ou des aides sociales.

Se situant dans le courant keynésien orthodoxe, celui de la synthèse, Solow demeure partisan d’une intervention publique, autant pour organiser la répartition des gains de productivité issus du progrès technique que pour réguler l’économie.

http://www.alternatives-economiques.fr/robert-solow_fr_art_222_27862.html

Laisser un commentaire