Kenneth J. Arraw

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(1921)

Kenneth Joseph Arrow est un économiste américain. Il est co-titulaire, avec John Hicks, du prix « Nobel d’économie » en 1972. Il est considéré comme l’un des fondateurs de l’École néoclassique moderne.

Il est connu pour sa démonstration mathématique de l’existence d’un équilibre général en concurrence parfaite, reprenant l’intuition de Walras selon laquelle la libre concurrence débouche sur un équilibre général optimal.

Cette démonstration est faite dans un article de 1954 écrit avec Gérard Debreu, économiste américain d’origine française et prix Nobel en 1983. Mais ce surdoué de la logique a fourni d’autres contributions majeures à la microéconomie.

Il a, le premier, tenté « d’endogénéiser » le progrès technique dans le modèle de Solow (1956), en montrant qu’une part de ce progrès technique, « tombé du ciel » selon Solow, provenait en réalité d’un effet d’apprentissage (learning by doing).

Il a aussi démontré l’intuition de Condorcet sur l’impossibilité d’un choix collectif rationnel : dans un groupe, si la majorité préfère les frites aux haricots verts et les haricots verts aux carottes, une autre majorité peut se former pour préférer les carottes aux frites (ce qu’on appelle la non-transitivité des choix collectifs).

Mais, bien qu’il ait beaucoup travaillé sur les mérites de la concurrence parfaite, Arrow se dit volontiers social-démocrate. Un peu comme Walras, qui se disait socialiste. La preuve que les pontes néoclassiques ne sont pas tous libéraux et qu’on peut pencher pour le marché sans croire à la main invisible.

 

 

 

 

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Richard Cantillon

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(1680-1734)

Richard Cantillon est un financier et économiste irlandais qui a fait fortune en France grâce au système de John Law. Auteur influent de la physiocratie, il a laissé une œuvre théorique, Essai sur la nature du commerce en général, qui le place au rang des grands précurseurs de l’économie politique classique avec l’abbé de Condillac et William Petty. Il est l’un des auteurs les plus significatifs qui marquent la transition du mercantilisme vers l’économie classique.

Cantillon jette aux orties tout préjugé moral et religieux pour mettre au jour une loi fondatrice, celle de la subjectivité de la valeur : les biens n’ont nulle valeur intrinsèque. C’est la seule demande qui fixe les prix.

Il fonde l’individualisme méthodologique. L’État n’a pas d’existence en soi, il n’est qu’une collection d’individus. Il comprend, le premier, le vrai sens de la valeur : elle provient de l’évaluation subjective qu’en font les consommateurs.

Le travail, plus généralement le coût de production, a un rôle, mais ce n’est pas celui de fixer le prix d’une marchandise. C’est celui d’indiquer si l’entrepreneur peut faire des profits ou s’il va encourir des pertes.

Cantillon comprend d’ailleurs le premier quel rôle a l’entrepreneur : il équilibre les demandes et les offres dans le futur, si du moins il parvient à prévoir correctement l’avenir, et si on le laisse faire dans cette tâche.

Cantillon est un auteur génial. Il comprend que la croissance de la population est déterminée tout à la fois par les ressources naturelles, les facteurs culturels et le niveau technique. Ce qui signifie que les peuples adaptent leur croissance démographique à leurs ressources économiques.

Ce qui est déterminant, c’est la manière dont les riches consomment. Les innovations pénètrent toujours par le haut.

 

 

 

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François Quesnay

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(1694-1774)

François Quesnay est un médecin et économiste français, penseur du roi Louis XV et l’un des fondateurs de la première école en économie, l’école des Physiocrates. Il est l’auteur du Tableau économique (1758), qui est la première représentation schématique de l’économie.

C’est lui le vrai fondateur de l’école libérale en économie, et non Adam Smith, comme on le croit communément. D’ailleurs, lors du voyage de ce dernier en France, qui précéda la rédaction de La richesse des nations, Adam Smith rencontra un éminent disciple de Quesnay, Pierre Samuel Dupont, qui ne s’appelait pas encore de Nemours.

La thèse principale de Quesnay est que seule l’agriculture est productrice de richesses nouvelles, richesses qui sont ensuite réparties entre les différents groupes sociaux et qui, en circulant, permettent à ces derniers de vivre.

La thèse est évidemment fausse, mais, à l’époque, dans une société où la population active était agricole aux neuf dixièmes, elle n’était pas absurde. Elle permit en tout cas à Quesnay d’élaborer son fameux « tableau Ziczac » (connu sous le nom de Tableau économique), ancêtre du tableau d’échanges interindustriels de Leontief (lequel l’a reconnu bien volontiers lors d’un colloque consacré au tricentenaire de Quesnay) et qui est devenu l’un des piliers de la comptabilité nationale moderne.

Surtout, Quesnay en tira une conséquence subversive : si les agriculteurs sont les seuls vrais producteurs de richesses, les prélèvements – notamment fiscaux, mais aussi la rente du sol versée aux propriétaires fonciers – qui pèsent sur eux risquent de les décourager ou de les assommer dès lors qu’ils deviennent excessifs : leur rôle est de permettre que la puissance productive du sol alimente d’autres activités de transformation, mais il faut veiller à ce que, sous prétexte de financer le train de vie des puissants, ils n’étouffent pas la poule aux oeufs d’or.

Quesnay suggère donc que la richesse et la puissance de la nation ne dépendent pas de celles du souverain (et de la classe dominante qui l’entoure), mais de la capacité des producteurs à produire et à vendre sans entrave : c’est le premier économiste de l’offre, dirions-nous aujourd’hui.

 

 

 

 

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William S. Jevons

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(1835-1882)

William Stanley Jevons est un économiste et logicien anglais. Il exposa, dans son livre The Theory of Political Economy la version « finale » de la théorie de l’utilité marginale de la valeur. Les travaux de Jevons, parallèllement à la découverte similaire faite par Carl Menger à Vienne, cette même année et par Léon Walras en Suisse en 1874, marqua l’ouverture d’une nouvelle ère de la pensée économique.

C’est relativement tôt dans sa carrière que Jevons développa les idées qui allaient le rendre célèbre. La théorie de l’utilité était déjà formulée en 1860; dès 1861 il avait écrit que « on montrera que la philosophie consiste uniquement en la détermination de la probabilité des choses », soit le fondement de ses idées sur la substitution des produits.

Selon sa théorie de l’utilité, le degré d’utilité d’un produit est une fonction continue de la quantité de produits disponibles. Pour lui, l’économie est donc essentiellement une science mathématique, comme il le développe dans son article de 1862 « A General Mathematical Theory of Political Economy ».

C’est lors de la publication de son Theory of Political Economy en 1871 que Jevons découvre les applications des mathématiques à l’économie politique faites plus tôt par Cournot ou H.H. Gossen.

Gossen est probablement celui qui a mis à jour en premier le lien entre valeur d’échange et utilité, sans que pour autant cela ne réduise l’importance de l’apport de Jevons.

Jevons va plus loin, de façon en partie exagérée d’ailleurs, écrivant que toute la valeur provient de cette valeur d’échange dépend uniquement de l’utilité.

Avec cette « révolution marginaliste » de Jevons, Walras et Menger, l’école néoclassique prend naissance.

Par ailleurs, il convient de remarquer que Jevons ne distingue pas Utilité ordinale et Utilité cardinale. Le concept d’utilité ordinale se fonde sur l’idée que les utilités des différents produits peuvent être comparés et classés sur une échelle de préférence.

L’utilité cardinale, plus précise, se fonde sur l’idée que l’on peut mesurer précisément cette utilité, comme une masse sur une balance.

 

 

 

 

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Léon Walras

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(1834-1910)

Léon Walras est connu comme le principal fondateur de l’approche économique néoclassique. En fait, il a été aussi critique vis-à-vis du libéralisme orthodoxe des économistes français que du socialisme de Marx et de Proudhon. Mais il existe un autre Walras, aux idées socialistes.

Son ambition était de montrer que l’économie pouvait être une science « pure », c’est-à-dire susceptible d’analyse indépendante des préférences idéologiques de l’analyste. C’est la raison pour laquelle Walras a choisi d’exprimer cette analyse en termes mathématiques (algébriques en fait), tout comme s’il s’était agi d’analyser un problème de physique ou de logique formelle.

Il met en scène un ensemble d’individus tantôt producteurs, tantôt utilisateurs ou consommateurs d’un ensemble de biens et de services. Il montre, par un système d’équations, qu’il existe un système unique de prix pour lequel chacune des offres et des demandes qui résultent des comportements des producteurs et des consommateurs est équilibrée : l’équilibre général sur l’ensemble des marchés est donc atteint lorsque ce système de prix est en oeuvre.

Mais la démonstration de l’existence d’un équilibre général, pour peu qu’on laisse les prix fluctuer librement, dépendait d’une hypothèse cruciale : tant que les prix d’équilibre ne sont pas trouvés (prix pour lequel offre et demande coïncident), aucun échange ne doit avoir lieu.

Ce qui impose, ont fait remarquer les critiques de Walras, un système entièrement centralisé, avec un « commissaire-priseur » bloquant toutes les transactions tant que le marché n’est pas parvenu au prix d’équilibre pour chaque bien ou service.

Hypothèse non seulement irréaliste, mais gênante, puisqu’elle aboutissait à suggérer que l’équilibre général pouvait être organisé par un planificateur aussi bien que par un marché.

Toutefois, en montrant la possibilité d’un équilibre général issu du fonctionnement de marchés parfaits et dont les prix reflètent l’utilité marginale des acteurs, Walras a jeté les bases de l’analyse orthodoxe… alors même qu’il se réclamait du socialisme.

 

 

 

 

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Gérard Debreu

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(1921-2004)

Gérard Debreu est un mathématicien et économiste français ayant également acquis la nationalité américaine. Il est le premier Français à recevoir en 1983 le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur l’équilibre général.

il publie en 1954 une contribution majeure intitulée Existence of an Equilibrium for a Competitive Economy en collaboration avec Kenneth Arrow qui prouve l’existence d’un équilibre général en économie de marché en se fondant sur une méthode topologique plutôt que sur le calcul d’équations.

En 1959, il publie La Théorie de la valeur, une analyse axiomatique de l’équilibre économique, qui constitue une reformulation en termes rigoureux de la théorie de l’équilibre général inaugurée par Léon Walras en 1874.

Debreu établit la fondation axiomatique de l’économie de marché, l’existence d’un équilibre général en utilisant une approche nouvelle : l’idée principale est de montrer qu’il existe un système de prix pour lequel l’excès de demande agrégée disparaît et pour ce faire, il utilise le théorème du point fixe de Kakutani. Dans le chapitre 7, il introduit un principe d’incertitude et montre comment l’intégrer au modèle déterministe : avec la notion de contingence qui est la promesse de livrer un produit si un état futur se réalise. Cette notion est très utilisée en finance sous l’appellation d’« Arrow-Debreu ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Debreu

Jean Baptiste Say

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(1767-1832)

Jean-Baptiste Say est le principal économiste classique français. Il est notamment l’auteur de la distinction tripartite « production – répartition – consommation », devenue classique.

Il est également connu pour la « loi des débouchés » ou loi de Say.

Say défend une pensée économique libérale il met en avant la propriété privée la libre-concurrence et un rôle de l’État aussi limité que possible.
Il se situe en fait dans le prolongement direct de l’école d’économie politique libérale française : Gournay, Turgot ou encore François Quesnay.

On doit à Jean-Baptiste Say la division tripartite qui est restée classique : production, répartition, consommation. C’est ainsi qu’il divise son Traité d’économie politique paru en 1803).

Selon Say, c’est l’offre qui crée le revenu. Et puisque les consommateurs utilisent intégralement leur revenu, pour créer de la croissance, il faut donc stimuler l’offre.
Cette loi est porteuse de conséquences positives et optimistes :

  • « Plus les producteurs sont nombreux et les productions multiples, plus les débouchés sont faciles, variés et vastes ».
  • « C’est la production qui ouvre des débouchés aux produits […] » 8.

Toujours selon Say, l’économie (qu’on n’appelle pas encore économie de marché)est capable de s’auto-réguler de façon spontanée et d’opérer un équilibrage spontané des flux économiques (production = consommation + investissement, épargne = investissement). Les crises de surproduction générales sont impossibles : il ne peut y avoir de déséquilibre global dans les économies de marché et de libre-entreprise.

Say ne nie pourtant pas la possible création d’excédents, de marchandises qui ne trouvent pas preneurs, mais les crises de surproduction ne touchent, pour lui, que certains secteurs et ne sont pas durables. Cette loi est parfois réduite à tort à la formule « toute offre crée sa propre demande », alors que Say écrit « un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ».

Pour Say, il n’y a donc pas de différence entre ce qu’il appelle débouché et production (dans la terminologie moderne : demande et offre). Cependant, comme Say accorde à la production le rôle moteur, il est rétrospectivement classé parmi les défenseurs de l’économie de l’offre.

 

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Say

Francis Y. Edgeworth

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(1845-1926)

Francis Ysidro Edgeworth était un économiste et avocat irlandais. Universitaire reconnu, il est titulaire de la chaire d’économie à l’Université d’Oxford de 1891 à 1922, et assure la vice-présidence de la Royal Economic Society. Il fait partie des plus importants représentants de l’Ecole néo-classique.

Dans son ouvrage maître, Mathematical psychics, an Essay on the application of Mathematics to the Moral Sciences (publié en 1881), Edgeworth n’hésite pas à recourir au raisonnement mathématique.

Il est notamment l’inventeur de la «courbe d’indifférence» en microéconomie. Une courbe d’indifférence est le lieu géométrique qui représente les diverses combinaisons de deux biens qui offrent à un consommateur donné le même niveau d’utilité (iso-utilité).

Ce concept conduira plus tard Vilfredo Pareto et Irving Fisher à construire la « carte d’indifférence », censée définir entièrement pour un individu et un temps donné, son système de préférence. ( Cette carte étant composée d’un ensemble de courbes d’indifférence).

Edgeworth affirme que la négociation et la renégociation des contrats conduisent progressivement les parties prenantes vers un accord où l’utilité totale est la plus grande.

 

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Ysidro_Edgeworth

Maurice Allais

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(1911-2010)

Maurice Allais est représentatif de la tradition des ingénieurs-économistes qui ont fortement influencé l’économie française, surtout dans les années 60. Ces dernières années, il a milité contre les excès de la mondialisation des échanges.

Résolument libéral, disciple de Léon Walras et de Vilfredo Pareto, il est connu pour sa reformulation de la théorie de l’équilibre général (voir son ouvrage A la recherche d’une discipline économique). Pour lui, une situation d’efficacité maximale de l’économie se définit par une situation d’équilibre du marché. Il a recours dans ce cadre à la notion d’économie du bien-être, qui vient de Pareto, afin de montrer que les fins éthiques ne sont pas antinomiques à la recherche d’efficacité.

Il ne dénie pour autant pas toute place à la planification économique, elle peut également être un élément conduisant à une situation d’équilibre et d’efficacité maximale. De même, il prend conscience dans les années 1966-1967, au regard de l’observation empirique de l’économie, des limites de l’hypothèse de l’équilibre général. Pour les dépasser, il a recours à la notion de surplus et est d’ailleurs à l’origine de la théorie générale des surplus.

il a introduit la « règle d’or », attribuée à Phelps, qui postule que le taux d’intérêt réel le plus favorable est celui qui se rapproche le plus du taux de croissance.

Il a également démontré l’existence d’une situation de « maximum maximorum », assurant l’existence d’un revenu réel maximum par habitant pour un régime permanent de croissance.

Dans son ouvrage Economie et intérêt, il a introduit la notion de prise en compte des générations futures dans la détermination de l’optimum économique. Enfin, il a apporté sa contribution à la théorie du risque en analysant le comportement des agents économiques ayant à choisir entre différents risques.

 

 

 

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Paul Krugman

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(1953)

Grand spécialiste de l’économie internationale, Paul Krugman, comme l’ensemble des néokeynésiens, s’appuie sur l’analyse de la concurrence imparfaite pour rectifier certaines des conclusions de l’analyse néoclassique orthodoxe.

Ainsi, il montre que l’existence de monopoles internationaux dans certaines branches (il prend l’exemple de l’aéronautique) peut justifier que certaines firmes s’appuient sur des subventions publiques nationales afin d’atteindre la taille critique, mais l’ensemble des acheteurs en tirent alors profit.

Un peu comme dans la théorie des jeux, le fonctionnement de la seule concurrence aboutit à un sous-optimum. De même, la mondialisation, en mettant en concurrence des nations aux dotations de facteurs très différentes, va amener celles qui ne sont plus compétitives dans une activité à se spécialiser dans d’autres : la mondialisation n’est pas génératrice de chômage, dès lors que les nations acceptent de jouer le jeu de la flexibilité, et le rôle de l’Etat consiste à en atténuer le coût social, non à freiner la flexibilité.

Il critique les politiques d’austérité appliquées en Europe, qu’il considère comme un danger très grave pour l’avenir de l’Europe, et reproche à François Hollande de persister dans ce genre de politique économique.

En revanche, Krugman n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser les dérives financières, qui poussent à la spéculation internationale : s’il croit aux vertus du marché, il croit plus encore aux enchaînements déflationnistes que le marché peut provoquer lorsque l’absence de frein aux mouvements de change fait plonger certaines monnaies.

http://www.alternatives-economiques.fr/paul-krugman_fr_art_222_27811.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Krugman